La différenciation

J’ai eu la chance de pouvoir participer à l’émission “Parlons-en, avec la Sedrap”, fin mai, auprès de Stéphane Agullo, enseignant du premier degré, spécialiste des mathématiques (rédacteur de “Compagnon des maths”, éditions Sedrap) et Alexia Forget, docteur et chercheuse en sciences de l’éducation à l’Université de Genève, certifiée en psychologie.

Je remercie vivement Sandra BOECHE , directrice d’édition de la SEDRAP et Léa Morice, qui m’a contactée, de m’avoir permis de participer à cet événement !

Le thème abordé était :

La différenciation pédagogique : accompagner toutes les diversités

Je partagerai le lien vers la page Youtube en bas de l’article, mais j’avais envie, avant tout, d’ajouter certains points que je n’ai pu aborder faute de temps pendant l’émission.

Peut-on tout différencier?

Je pense que oui, mais ce n’est pas toujours nécessaire.

Pour y parvenir, il faut faire bouger les variables didactiques, par exemple:

• oral / écrit
• consignes simplifiées ou non (entourer / compléter / répondre par une phrase)
• choisir un support différent (papier/tablette/PC, marquer davantage la ligne d’écriture , colorier les interlignes, utiliser le lignage Gurvan, utiliser une police d’écriture différente pour une meilleure lecture…)
• manipuler davantage (utiliser des jetons, une bande numérique ou alphabétique…)

Dans ma classe, je différencie essentiellement dans les apprentissages du français et mathématiques:

• en français:

– lecture en classe et à la maison (lire des syllabes, des mots, des phrases, un texte, un livre)

– écriture (à l’horizontale ou à la verticale, sur une ardoise géante ou un cahier…, ligne d’écriture (mais aussi parfois et lignes du haut/du bas) renforcée , interlignes coloriés), changement de cahier à son rythme pour passer du 3 mm au 2,5 puis au 2.

– dictées à 3 ou 4 niveaux de difficultés (syllabes, mots simples, mots plus complexes, une phrase ou deux…) (…)

• en mathématiques:

– bande numérique personnelle (en plus de la bande collective)

– utilisation de petit matériel pour dénombrer, fabriquer des paquets…

– nombres plus grands ou plus petits pour la numération, le calcul

– utilisation de dés de 6 ou 9 pour calculer

– quadrillages plus ou moins grands (…)

Quels outils ? Quelle place au numérique?

Voici ce que j’utilise tout au long de l’année:

• Le manuel Pilotis (Hachette) pour la lecture du soir: je différencie selon l’aisance de l’enfant (lecture des syllabes et/ou des mots et/ou des phrases); je donne de tempe en temps de très courts textes à lire à ceux qui sont déjà lecteurs en début d’année, car le manuel n’est pas suffisant pour eux.
• Le fichier Codeo (Mdi) : il permet un complément sur l’étude du code, avec des fiches qui ont trois niveaux de difficultés.
• Lalilo: une  application en ligne, qui permet de travailler la phonologie, l’étude du code, la compréhension, à partir d’un test effectué au début.
• Mathéros: une seconde application en ligne, qui permet de travailler le calcul mental par ceintures de compétences
• Rallye lecture: une troisième application en ligne, qui permet la lecture-compréhension autonome.

Comment différencier, sans condamner l’élève à porter une étiquette ?

Il y a forcément un domaine où l’élève est plus à l’aise. Il faut s’appuyer dessus pour le mettre en valeur!

“Regardez comment il….utilise son pinceau / compte vite / utilise son ballon / prend son temps pour écrire… !”

On peut aussi lui confier des missions de tutorat.

“Peux-tu nous expliquer comment tu fais pour…”

Comment conserver l’unité du groupe ?

On ne travaille pas toute la journée en ateliers ou en groupe de besoin. Il y a forcément des moments de classe entière au quotidien:

– lorsqu’on explique des ateliers

– lorsqu’on découvre un nouveau son

– lorsqu’on fait le bilan d’un apprentissage

– en EPS, arts visuels, musique, questionner le monde…

Vous pouvez retrouver cette émission ici !